Interview de Luisa Maschio

2 Juin 2025 | - Toutes les catégories, Interview de femmes dirigeantes

Luisa Maschio est Responsable Marketing et Communication pour les Programmes Sur-Mesure de l’Executive Education à l’ESSEC Business School. Avec un parcours international et une riche expérience dans le domaine de la communication et de l’entreprise, elle nous partage sa vision du management et son regard affûté sur les évolutions du leadership.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

« Je suis italienne et je vis en France depuis 20 ans.

J’ai évolué dans différents secteurs, de l’industrie à la mode, en passant par l’enseignement supérieur. J’ai eu la chance de travailler à la fois en entreprise et en agence, ce qui m’a donné une vision complète des enjeux de communication. À l’ESSEC, j’ai découvert un environnement stimulant, entourée de personnes brillantes et passionnées par l’éducation et l’innovation. »

Qu’est-ce qui, selon vous, a radicalement changé ces 3 à 5 dernières années dans le métier de manager et la gestion d’équipe intergénérationnelle ?

« La crise sanitaire a été un point de bascule. Nous avons dû repenser nos modes de travail et déconstruire certaines croyances. On ne peut plus assimiler le travail en présentiel à la performance, car nous avons prouvé que la productivité repose avant tout sur la confiance et la clarté des objectifs.

Le rôle du manager a aussi changé : il n’est plus celui qui contrôle, mais celui qui accompagne et guide. La capacité à comprendre et gérer les émotions est devenue une compétence clé, au même titre que l’expertise métier. »

Comment avez-vous réussi à gérer ces changements ?

Luisa nous partage les 3 axes pour créer une dynamique d’équipe :

🔹 Laisser de l’espace à ses équipes : « J’encourage mes collaborateurs à trouver leurs propres solutions. Je suis là pour les aider s’ils en ont besoin, mais je crois qu’ils doivent apprendre à construire leur propre méthode. » 🔹 Valoriser les relations humaines : « L’efficacité ne vient pas d’un cadre rigide, mais de la capacité à créer du lien. La communication et l’entraide sont essentielles. » 🔹 Favoriser la remise en question : « L’erreur fait partie du processus d’apprentissage. J’ai toujours préféré travailler avec des personnes honnêtes, capables de dire ‘je ne sais pas’ plutôt que de faire semblant. »

Selon vous, quels sont les 3 points de vigilance pour une femme qui prendra un poste comme le vôtre en 2025 ?

Voici ses trois conseils clés pour les futures dirigeantes :

1- Affirmez votre unicité :

« Ne cherchez pas à copier un modèle existant. Votre valeur réside dans ce que vous apportez d’unique. »

2- Ne craignez pas de prendre votre place :

« Trop de femmes hésitent encore à se mettre en avant. Or, si vous ne valorisez pas votre travail, personne ne le fera à votre place. »

3- Osez dire non :

« Être leader, ce n’est pas être disponible pour tout et tout le monde. C’est savoir fixer ses priorités et poser ses limites. »

Selon vous, quel est le sujet dont on ne parle pas assez sur LinkedIn dans le management ?

« Le management intergénérationnel : nous parlons beaucoup des nouvelles générations, mais pas assez des interactions entre elles et les managers plus expérimentés.

Il y a une richesse incroyable dans ces échanges et il faudrait davantage mettre en avant les bonnes pratiques qui permettent de créer une vraie synergie. »

Le mot de la fin

« Soyez vous-même. Il n’y a aucun intérêt à devenir une pâle copie de quelqu’un d’autre.

Même une version incomplète et en construction de vous-même sera toujours plus puissante qu’un masque emprunté. »

Inspirante, n’est-ce pas ?

Le mot de Sabine

Votre valeur réside dans ce que vous apportez d’unique et si vous ne valorisez pas votre travail, personne ne le fera à votre place.

C’est un conseil qui a déjà été donné dans une édition passée. Le constat que les Femmes vont considérer que faire du bon travail est normal et vont continuer dans leur bureau, alors que les Hommes en parleront plus facilement… et ainsi le feront savoir.

Comme si les Femmes managers créaient elles-mêmes un plafond de verre en ne communiquant pas sur leurs avancées et leurs réussites.

Parce que oui, nous avons été élevées pour être discrète, pour être sage, pour souffrir, pour être belle, alors qu’en réalité, ce n’est pas en étant discrète, sage et en souffrant en silence que nous pourrons être reconnues dans notre pleine valeur.

J’interviewe des femmes dirigeantes avec toujours les mêmes questions… mais la richesse des réponses rend l’expérience à chaque fois palpitante !

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