Interview de Amel Salhi

Amel est une femme active, manager dans le secteur bancaire et maman de deux enfants. Elle a fait une pause de cinq ans dans sa carrière pour des raisons personnelles, puis est revenue dans le monde professionnel avec une vision claire et personnelle du management.
sabine picquet casque jaune

1- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

« Je suis manager depuis deux ans, dans le secteur bancaire. J’ai une carrière atypique : j’ai commencé dans le secteur de la finance, et j’ai fait une pause professionnelle de quelques années pour des choix personnels en tant qu’aidant familial.

Cette pause, je l’ai choisie.

Elle m’a permis de m’épanouir dans mon rôle de mère également, et c’est avec beaucoup d’envie que j’ai repris une activité professionnelle par la suite.

Pour moi, il est essentiel de montrer qu’on n’est pas obligé de rentrer dans une case.

On peut vouloir une carrière intense, on peut aussi vouloir s’arrêter, reprendre… ou ne pas reprendre.

Ce qui compte, c’est de faire ses choix en conscience, selon ce qu’on peut et ce qu’on veut. »

 

2- Qu’est-ce qui, selon vous, a radicalement changé ces 3 à 5 dernières années dans le métier de manager et la gestion d’équipe intergénérationnelle ?

« Ce qui a changé, c’est le rapport au travail. Il est moins central qu’avant, plus équilibré. Avec l’ouverture au monde, les parcours se diversifient. On n’est plus dans le schéma “je fais mes études, je travaille, puis je vois”.

On peut voyager, s’arrêter, reprendre autrement.

Je le vois particulièrement chez les jeunes générations : leur rapport au travail est plus distancié, plus humain aussi. Ils cherchent à s’épanouir, mais pas à tout prix. »

 

3- Comment avez-vous réussi à gérer ces changements ?

« Ce qui m’aide, c’est mon propre parcours. Le fait d’avoir élevé un ado et une étudiante me permet de mieux comprendre ce que vivent les nouvelles générations. Et d’être à l’écoute.

Avoir fait une pause dans ma carrière m’a appris que tous les parcours sont possibles. On peut vouloir s’arrêter, on peut vouloir reprendre et on peut changer d’avis.

Tout ça m’aspire à être, à mieux comprendre mes collaborateurs dans leurs individualités et leurs motivations propres, à être plus ouverte, plus souple. Je cherche à adapter mon management à chacun, sans renier qui je suis. »

 

4- Selon vous, quels sont les 3 points de vigilance pour une femme qui prendra un poste comme le vôtre en 2025 ?

Voici ses 3 conseils clés pour les futures dirigeantes :
  1. Se faire confiance :

    « Souvent, on attend de cocher toutes les cases avant de se lancer. J’ai vu des hommes postuler avec 60 % des critères. Les femmes attendent d’avoir 100 %. J’ai été comme ça aussi. Aujourd’hui, je dis : osez. Vous avez des capacités. Allez-y. »

  1. Rester authentique :

    « On peut être tentée de rentrer dans un moule. Mais on risque de s’y perdre. Il faut rester soi, même dans un rôle de manager. C’est important, aussi, pour être crédible auprès de son équipe. »

  1. Être ambitieuse :

    « On n’a pas toujours la culture de l’ambition. On attend qu’on nous dise : “Vas-y”. Mais on peut aussi se dire à soi-même : j’ai envie, j’ai les compétences, j’y vais. L’égalité commence là, dans ce qu’on s’autorise à viser. »

 

5- Selon vous, quel est le sujet dont on ne parle pas assez sur LinkedIn dans le management ?

« Trop de récits extraordinaires, pas assez de partages vrais. Des posts où tout est “super”, tout est maîtrisé. Ce que j’aimerais lire davantage, ce sont des retours d’expérience authentiques. Des moments où c’est compliqué, où on cherche, où on apprend. Parce que c’est ça aussi, être manager. »
cohésion d'équipe

Le mot de la fin

« Je n’ai pas de mantra, mais je garde une idée en tête : Ne te décourage pas. Relativise ce moment. Tu vas y arriver. ». Pour autant, je crois qu’implicitement un mantra qui me ressemble est celui de W. Churchill à travers « le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte. »
 

Le mot de Sabine

« L’égalité commence là, dans ce qu’on s’autorise à viser. ». Cette phrase d’Amel dit tout : souvent, ce qui freine les femmes dans leur carrière, ce n’est pas le manque de compétences, mais le poids des injonctions, des doutes, des attentes contradictoires. Et pourtant, quand nous nous autorisons vraiment à viser ce que nous voulons, à notre manière, alors beaucoup de choses deviennent possibles. C’est aussi ce que je constate chaque jour aux côtés des femmes que j’accompagne : le leadership ne se décrète pas, il se construit, pas à pas, à partir de Soi.

Je poursuis ma découverte…

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