Interview de Véronique Guélain

Véronique est chargée de coordination à la Macif, elle incarne un management profondément humain et engagé. Je te présente aujourd’hui son parcours inspirant et sa vision lucide du rôle de leader aujourd’hui
sabine picquet casque jaune

1- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

« Je suis franco-canadienne, avec une formation partagée entre la France et le Canada. Mon parcours m’a conduite dans des univers très différents : d’abord l’industrie pétrolière avec Esso, puis l’univers anglo-saxon de General Electric, le conseil en transformation et enfin le monde de l’assurance mutualiste, chez IMA puis à la Macif.

Mon fil rouge : Les environnements multiculturels, les projets de transformation, et surtout, la capacité à fédérer autour d’un projet commun, que l’on soit manager hiérarchique ou non.

Aujourd’hui, je coordonne une mission transverse où ma posture d’entraînement par l’influence prend tout son sens. »

 

2- Qu’est-ce qui, selon vous, a radicalement changé ces 3 à 5 dernières années dans le métier de manager et la gestion d’équipe intergénérationnelle ?

« Deux choses majeures : l’attente de dialogue chez les jeunes générations, et l’accélération du temps dans les organisations.

Les nouvelles générations veulent comprendre, questionner, dialoguer. Elles ont besoin de sens, de co-construction. Il ne s’agit pas de céder à tout, mais d’accepter le débat, de poser un cadre clair, puis de trancher. L’autorité sans échange ne fonctionne plus.

En parallèle, tout s’accélère. On n’a plus le luxe du séquentiel. Chaque sujet devient un projet, chaque décision nécessite d’intégrer plusieurs prismes dès le départ. Et cela, les profils plus expérimentés le vivent parfois avec difficultéNos cerveaux ne vont pas aussi vite que le tempo imposé par les organisations. Le manager doit composer avec cette tension et éviter de générer du mal-être. »

 

3- Comment avez-vous réussi à gérer ces changements ?

« J’ai beaucoup travaillé sur la conscience collective. Par des jeux, des ateliers, des moments de convivialité, j’aide les équipes à prendre conscience de leurs rythmes, de leurs différences, de leurs modes de fonctionnement et de la richesse des diversités. Cela passe aussi par une valorisation du lien : créer des occasions de mieux se connaître, hors des contraintes opérationnelles. Quand les gens sont connectés, peu importe leur âge ou leur statut, ils savent coopérer.

Enfin, j’encourage toujours les échanges directs. Je ne veux pas être l’arbitre des tensions.

Mon objectif : que les équipes fonctionnent en autonomie, avec responsabilité et transparence.

Je me vois comme un chef d’orchestre : si ça tourne sans moi, c’est que c’est réussi. »

 

4- Selon vous, quels sont les 3 points de vigilance pour une femme qui prendra un poste comme le vôtre en 2025 ?

Voici ses 3 conseils clés pour les futures dirigeantes :
  1. Osez vous faire accompagner : « N’attendez pas d’être en difficulté pour chercher du soutien. Le coaching m’a énormément apporté… mais je l’ai découvert tard. Un regard extérieur peut tout changer, même en dehors d’une crise. »
  2.  Soyez vous-même : « Il n’y a pas une seule bonne posture managériale. L’important, c’est d’être authentique, alignée avec qui vous êtes. On peut être exigeante, réservée, empathique… tant qu’on reste sincère. »
  3. Protégez votre empathie : « C’est une force, mais elle peut devenir un piège. Apprendre à poser ses limites, à ne pas absorber toutes les émotions des autres, est une clé pour durer. »

     

    5- Selon vous, quel est le sujet dont on ne parle pas assez sur LinkedIn dans le management ?

    « Le regard porté sur les seniors dans les entreprises. On parle d’eux, mais souvent sous l’angle de la difficulté, de la mise à l’écart. Et pourtant, à 45 ans, on est déjà considéré comme senior dans beaucoup de structures. Ce décalage entre le discours sociétal qui prolonge les carrières et la réalité du marché du travail mérite d’être questionné. Il est temps de revaloriser l’expérience, d’en faire un levier au lieu d’un frein. »
    la force d'une équipe soudée

    Le mot de la fin

    « Restez vous-même dans la pratique managériale. Dites ce que vous faites, faites ce que vous dites. »

    C’est l’authenticité qui fait la différence. Assumer qui l’on est, même avec ses doutes, ses limites, ses émotions – c’est aussi ça, être un leader.

    Parce qu’un manager sincère, c’est un manager qui fédère. Un manager qu’on suit, pas par contrainte, mais par conviction.»

    Le mot de Sabine

    Un aspect qui n’avait pas encore été exploré ici c’est cette fracture dans les entreprises qui ont des difficultés à intégrer / fidéliser la Genz et en même temps, positionne les +45 ans déjà en retrait.

    Je poursuis ma découverte…

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